lundi 22 février 2016

OLPA salue la condamnation du meurtrier du journaliste Soleil Balanga à Boende


Kinshasa, le 22 février 2016. L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de presse, salue la condamnation à la peine capitale d’Eoma Pendeli Musa, auteur du meurtre de Soleil Balanga Eale, journaliste à la radio Monkoto Soso Aleli tué le 15 avril 2015.

Le Tribunal de Grande Instance de Boende a rendu son verdict, le 22 février 2016, au cours d’une audience publique présidée par le juge-président  François Olombe Katinga assisté du juge Ignace Kaduki et du juge assumé Olivier Kabuika Nawej.

Cette juridiction a condamné Eoma Pendeli Musa à la peine capitale, au paiement des dommages-intérêts de l’ordre de $20,000 (Vingt mille dollars américains) à la famille du journaliste et a ordonné son arrestation immédiate pour meurtre de Soleil Balanga Eale.

M. Jean-Pierre Eoma Pendeli Domaro et Charles Tete Ndjeka respectivement père du condamné et infirmier superviseur de l’hôpital général de référence de Monkoto et ancien médecin de l’hôpital général de référence de Monkoto poursuivis dans la même cause ont été acquittés, le Tribunal ayant jugé qu’il n’y a pas eu participation criminelle dans le chef de deux acquittés. 


Au regard de ce qui précède, OLPA salue la condamnation d’Eoma Pendeli Musa. Il s’agit d’un signal fort lancé en direction de toute personne qui attentera à la vie d’un journaliste et qui serait tentée de croire qu’elle jouirait de l’impunité.

Néanmoins, OLPA tient à exprimer ses vives inquiétudes sur le risque d’évasion du condamné qui entretient depuis lors des relations amicales avec ses geôliers.

En conséquence, OLPA exhorte le Parquet près le Tribunal de grande instance de Boende à transférer, dans un délai relativement court, le condamné vers une prison de haute sécurité pour réduire le risque d’évasion.

A titre de rappel, Soleil Balanga Eale (45 ans) a été mortellement attaqué, le 15 avril 2015, par Eoma Pendeli Musa, alors qu’il se livrait à son exercice quotidien d’informer la population à l’aide d’un mégaphone sur les questions d’actualité dans le territoire de Monkoto.









RDCongo : Quand l’impunité s’installe et révolte

Des échos en provenance de Boende, chef-lieu de la province de Tshuapa, dans l’ex-Equateur, indiquent que les meurtriers présumés du journaliste Soleil Balanga Eale de la radio Monkoto Soso Aleli tué le 15 avril 2015, se la coulent douce à Boende. Arrêtés en avril 2015 à Monkoto et transférés à Boende pour être jugés, M. Jean-Pierre Eoma Pendeli Domaro, Charles Tete Ndjeka, Eoma Pendeli Musa et Christophe Eoma respectivement infirmier superviseur de l’hôpital général de référence de Monkoto, ancien médecin de l’hôpital général de référence de Monkoto, fils de l’infirmier superviseur se promènent dans cette juridiction matin, midi et soir, comme si de rien n’était.
Ils croisent même les regards des membres de famille de la victime, on se croirait dans une jungle, où certains individus ont le droit de vie et de mort sur d’autres. Un des fils Balanga, larmes aux yeux, a aperçu au cours de ce mois de février, un des meurtriers dans un débit de boisson au centre de Boende accompagné d’un policier et de jeunes filles, jouissant de toute sa liberté. Un individu censé se retrouver entre les quatre murs de la prison, on ne sait comment il arrive à déjouer la vigilance des gardiens de la prison pour se retrouver un ou deux jours dehors pour regagner le lieu de détention le troisième jour.  Tout ceci se passe au vu et au su des autorités politico-administratives que judiciaires de cette nouvelle province issu du découpage.
Le cri de détresse lancé par l’’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de presse, en direction des autorités judiciaires de la province de Tshuapa, et plus particulièrement celles de Boende à se prononcer sur l’assassinat de Soleil Balanga Eale, devrait interpeller les consciences.
Hélas ! La lutte contre l’impunité est loin d’être une réalité, elle est encore à l’étape d’un slogan creux. Même le Procureur de la République de Boende est au courant de cette situation, mais il reste lent à agir et suscite tant d’interrogations. Revient-il au mort de ressusciter pour venir combattre son bourreau impuni ? Ou les vivants devraient-ils recourir à la loi du talion dans une société régie par des règles qui sont foulées aux pieds par ceux qui sont censés les respecter ? L’impunité quand elle s’installe, elle devient révoltante. Mais l’indifférence des communs des mortels est encore plus révoltante que tout.


Le délai légal

Le délai légal souvent prôné par les magistrats est largement dépassé dans cette cause. Mais qu’attend donc le Tribunal de Grande Instance de Boende pour se prononcer et sanctionner les présumés assassins ? Plusieurs mois après avoir pris l’affaire en délibéré, même les bourreaux ont le sentiment qu’ils ont été purement et simplement acquittés.  Se désolidariser des malfrats, c’est aussi rendre le jugement. Qu’attendent les magistrats ? De potentiels clients ou justiciables qui doivent courir derrière eux pour la rédaction du jugement? Dans ce cas, la victime est dans l’au delà, entrain d’observer la justice humaine.  Je doute fort que les clients potentiels, et seul le règne de l’impunité va se perpétuer. Le sang de Soleil Balanga crie vengeance, Tribunal de Boende prononce-toi.

Cri de cœur de Joseph-Alain Kabongo

  

samedi 6 février 2016

République démocratique du Congo: une presse totalement en danger

Face au risque du "Glissement" du calendrier électoral et du mandat du Président de la République en exercice en République démocratique du Congo, la montée en flèche des actes d'intolérance politique est observée. Les autorités elles-mêmes bafouent les lois afin de bien museler la presse libre. Une attitude qu'on ne saurait tolérer dans un pays appelé à devenir aussi une grande démocratie. les professionnels des médias devront se lever comme un seul homme pour
faire échec à ce funeste projet de réduire les média au silence, au lieu d'accentuer une auto-censure qui ne rassure plus sur l'avenir de la liberté d'information dans ce géant d'Afrique centrale.  Joseph-Alain Kabongo, Secrétaire Exécutif