RDCongo :
Quand l’impunité s’installe et révolte
Des
échos en provenance de Boende, chef-lieu de la province de Tshuapa, dans
l’ex-Equateur, indiquent que les meurtriers présumés du journaliste Soleil
Balanga Eale de la radio Monkoto Soso Aleli tué le 15 avril 2015, se la coulent
douce à Boende. Arrêtés en avril 2015 à Monkoto et transférés à Boende pour
être jugés, M. Jean-Pierre Eoma Pendeli Domaro, Charles Tete
Ndjeka, Eoma Pendeli Musa et Christophe Eoma respectivement infirmier
superviseur de l’hôpital général de référence de Monkoto, ancien médecin de
l’hôpital général de référence de Monkoto, fils de l’infirmier superviseur se
promènent dans cette juridiction matin, midi et soir, comme si de rien n’était.
Ils croisent même les regards des membres de
famille de la victime, on se croirait dans une jungle, où certains individus
ont le droit de vie et de mort sur d’autres. Un des fils Balanga, larmes aux
yeux, a aperçu au cours de ce mois de février, un des meurtriers dans un débit
de boisson au centre de Boende accompagné d’un policier et de jeunes filles,
jouissant de toute sa liberté. Un individu censé se retrouver entre les quatre
murs de la prison, on ne sait comment il arrive à déjouer la vigilance des
gardiens de la prison pour se retrouver un ou deux jours dehors pour regagner
le lieu de détention le troisième jour. Tout
ceci se passe au vu et au su des autorités politico-administratives que
judiciaires de cette nouvelle province issu du découpage.
Le
cri de détresse lancé par l’’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique
(OLPA), organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de
presse, en direction des autorités judiciaires de la province de Tshuapa, et
plus particulièrement celles de Boende à se prononcer sur l’assassinat de
Soleil Balanga Eale, devrait interpeller les consciences.
Hélas !
La lutte contre l’impunité est loin d’être une réalité, elle est encore à
l’étape d’un slogan creux. Même le Procureur de la République de Boende est au
courant de cette situation, mais il reste lent à agir et suscite tant
d’interrogations. Revient-il au mort de ressusciter pour venir combattre son
bourreau impuni ? Ou les vivants devraient-ils recourir à la loi du talion
dans une société régie par des règles qui sont foulées aux pieds par ceux qui
sont censés les respecter ? L’impunité quand elle s’installe, elle devient
révoltante. Mais l’indifférence des communs des mortels est encore plus
révoltante que tout.
Le
délai légal
Le
délai légal souvent prôné par les magistrats est largement dépassé dans cette
cause. Mais qu’attend donc le Tribunal de Grande Instance de Boende pour se
prononcer et sanctionner les présumés assassins ? Plusieurs mois après
avoir pris l’affaire en délibéré, même les bourreaux ont le sentiment qu’ils
ont été purement et simplement acquittés. Se désolidariser des malfrats, c’est aussi
rendre le jugement. Qu’attendent les magistrats ? De potentiels clients ou
justiciables qui doivent courir derrière eux pour la rédaction du jugement?
Dans ce cas, la victime est dans l’au delà, entrain d’observer la justice
humaine. Je doute fort que les clients
potentiels, et seul le règne de l’impunité va se perpétuer. Le sang de Soleil
Balanga crie vengeance, Tribunal de Boende prononce-toi.
Cri
de cœur de Joseph-Alain Kabongo
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