3 MAI 2016 : OLPA
SOUFFLE SUR SES 12 BOUGIES ET DEMANDE AUX ANIMATEURS DES INSTITUTIONS DE
« LIBERER LES MEDIAS DE LA RDC »
Kinshasa, le 2 mai 2016. Dans une lettre ouverte adressée aux animateurs des institutions de la RDC,
à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de presse, OLPA exprime ses
vives inquiétudes sur l’avenir de la liberté de la presse en RDC. Ci-
dessous la quintessence de la lettre :
Kinshasa, le 2 mai 2016
N/Réf : 0011/JAKM05/16
A leurs Excellence Messieurs les Animateurs des
Institutions de la République démocratique du Congo
Tous
à Kinshasa
Messieurs,
Objet : lettre
ouverte « Libérez les médias »
Les membres de l’Observatoire de la Liberté de
la Presse en Afrique (OLPA), organisation indépendante de défense et de
promotion de la liberté de presse basée en République démocratique du Congo
(RDC) vous adressent la présente, à la veille de la célébration de la journée
mondiale de la liberté de presse, pour lancer un cri d’alarme en votre
direction.
Point n’est besoin de rappeler que
la journée du 3 mai de chaque année revêt un caractère spécial pour les
chevaliers de la plume et du micro du monde entier, car elle nous permet de
célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer
la liberté de la presse en RD Congo, de défendre l’indépendance des médias et
de rendre hommage à tous les journalistes et médias courageux qui luttent pour
le triomphe de cette liberté essentielle. Cette année 2016, la journée a pour
thème : « Accès à l’information et aux libertés fondamentales, c’est
votre droit ».
Proclamé en 1993 par l’Assemblée générale
de Nations Unies « journée mondiale de la liberté de la presse », la
date du 3 mai est aussi une date symbolique pour l’Observatoire de la Liberté
de la Presse en Afrique (OLPA) qui fête, ce jour, ses douze ans d’existence.
Depuis 2004, OLPA surveille l’exercice de la liberté de presse en RDC en y
déployant ses experts, chercheurs et autres correspondants.
En vous écrivant ce jour, OLPA veut
attirer votre bienveillante attention sur la menace qui guette sans cesse cette
liberté, un des piliers de la démocratie, au delà des apparences qui font
croire que la « RDC est une terre des libertés où les médias
disent ce qu’ils veulent ».
A ce que jour, le Congo compte de dizaines
des médias fermés pour diverses raisons parfois sans aucun fondement légal. Les
pressions administratives, économiques et judicaires sont légion surtout en
direction des organes de presse principalement ceux supposés être proches de
l’opposition. Depuis les élections de 2011, certains médias ont été réduits
carrément au silence jusqu’à ce jour par le bon vouloir de certains d’entre
vous, réduisant ainsi tout espoir de voir les pouvoirs publics garantir l’accès
de la population congolaise à l’information de qualité et protéger ses libertés
fondamentales.
La censure et la surveillance excessive
des médias surtout ceux appartenant à vos proches collaborateurs, et des
professionnels de la presse par des services non compétents accentuent le
sentiment d’insécurité dans le chef des journalistes en RDC et mettent la
liberté de presse en péril. Il en est aussi de l’inaccessibilité aux médias
publics par les congolais de tout bord.
« Libérez les médias » est l’appel pathétique que lancent les
membres de l’OLPA à votre encontre en ce jour du 3 mai 2016.
OLPA vous exhorte donc à : - lever
immédiatement et inconditionnellement toutes les décisions de fermeture des
médias sur toute l’étendue de la RDC ;
- d’ordonner la libération immédiate de tout
personnel des médias incarcérés dans les cachots ne dépendant pas des
parquets :
- d’interdire l’immixtion de tous services
non compétents dans les questions de régulation des médias ;
- de cesser d’exercer des pressions
multiformes sur les membres du Conseil supérieur de l’Audiovisuel et de la
communication (CSAC) ;
- de mettre en œuvre la loi sur l’accès à
l’information publique ;
- de libérer la Radio-télévision nationale congolaise,
chaîne publique, de l’emprise d’un courant politique ;
- de garantir la sécurité des
journalistes et de leur matériel durant l’exercice de leur travail ;
- de mettre fin à l’impunité contre toutes
les infractions dont les journalistes et les médias sont souvent victimes dans
le cadre de leur travail.
Il n’est pas trop tard pour agir, ni de honte à
rapporter certaines mesures liberticides. Il vous suffit d’être convaincu et
vous le ferez bien.
Ce dont les membres de l’OLPA vous remercient
d’avance.
Patriotiquement
Le Comité exécutif de l’OLPA
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